N° 143 : Μοσχίων (Moschion)
Datation : Début du IIe siècle après J.-C.
Cité : Magnésie du Méandre
Prêtrise : ἀρχιερεύς
Présentation :
Moschion, fils de Moschion, grand-prêtre et secrétaire du peuple (l. 4) est honoré par le Conseil, le peuple et la gérousie. Comme l'ont montré L. Robert et R. Ziegler, la mention d'une liturgie monétaire (l. 12-13), alors que le nom de Moschion n'apparaît pas sur les monnayages magnètes connus, limite les possibilités de datation aux règnes de Tibère, Néron, Trajan ou Hadriena. Dans la mesure où l'association entre grande-prêtrise et secrétariat du peuple est attestée à Magnésie sous Nerva, on peut donc proposer une datation dans la première moitié du IIe siècle, sous les règnes de Trajan ou d'Hadrienb.
Moschion a revêtu les plus hautes magistratures de la cité (secrétariat, stratégie), et a accumulé les liturgies coûteuses : il a notamment été gymnasiarque à ses frais pendant quatre mois pour la gymnasiarchie de la cité et deux mois pour celle de la gérousia, agoranome pendant quatre mois, sitonès et panégyriarque. Il a en outre été chargé de la frappe de la petite monnaie de bronze. L'inscription précise étrangement qu'il a pourtant subi une perte de 5 000 deniers à la suite d'une amende : « ζημι(ω)θέντα δηνάρια πεντακισχείλια » (l. 9-10). Faut-il comprendre qu'il a subi une perte de 5 000 deniers, ou qu'il a été condamné à une amende ? Il serait surprenant de conserver dans une inscription honorifique la trace d'une condamnation. Cependant, « ζημιόω » a rarement le sens neutre de « subir une perte financière », surtout dans les sources épigraphiques. Il est possible aussi que Moschion ait été condamné par un tribunal romain pour une affaire quelconque, extérieure à la cité, et que cela ne nuise pas à son prestige à Magnésie ; ou alors, au contraire, qu'il ait payé une amende à laquelle la cité était condamnée, condamnation qu'il est logique de ne pas rappeler dans une inscription. Quoi qu'il en soit, il s'agit d'un montant très important et Moschion devait disposer d'une fortune considérable. Il est d'ailleurs loué pour sa philotimia, l. 13c.
Moschion n'est pas citoyen romain ; au IIe siècle encore, des citoyens riches et occupant une position éminente peuvent ne pas avoir les tria nomina. Il est peut-être apparenté à Hieron fils de Moschion, grand-prêtre et secrétaire sous Antonin. Si c'est le cas, la famille n'aurait eu la citoyenneté que très tardivement, à la fin du IIe siècle, et peut-être seulement en 212.
Moschion a revêtu les plus hautes magistratures de la cité (secrétariat, stratégie), et a accumulé les liturgies coûteuses : il a notamment été gymnasiarque à ses frais pendant quatre mois pour la gymnasiarchie de la cité et deux mois pour celle de la gérousia, agoranome pendant quatre mois, sitonès et panégyriarque. Il a en outre été chargé de la frappe de la petite monnaie de bronze. L'inscription précise étrangement qu'il a pourtant subi une perte de 5 000 deniers à la suite d'une amende : « ζημι(ω)θέντα δηνάρια πεντακισχείλια » (l. 9-10). Faut-il comprendre qu'il a subi une perte de 5 000 deniers, ou qu'il a été condamné à une amende ? Il serait surprenant de conserver dans une inscription honorifique la trace d'une condamnation. Cependant, « ζημιόω » a rarement le sens neutre de « subir une perte financière », surtout dans les sources épigraphiques. Il est possible aussi que Moschion ait été condamné par un tribunal romain pour une affaire quelconque, extérieure à la cité, et que cela ne nuise pas à son prestige à Magnésie ; ou alors, au contraire, qu'il ait payé une amende à laquelle la cité était condamnée, condamnation qu'il est logique de ne pas rappeler dans une inscription. Quoi qu'il en soit, il s'agit d'un montant très important et Moschion devait disposer d'une fortune considérable. Il est d'ailleurs loué pour sa philotimia, l. 13c.
Moschion n'est pas citoyen romain ; au IIe siècle encore, des citoyens riches et occupant une position éminente peuvent ne pas avoir les tria nomina. Il est peut-être apparenté à Hieron fils de Moschion, grand-prêtre et secrétaire sous Antonin. Si c'est le cas, la famille n'aurait eu la citoyenneté que très tardivement, à la fin du IIe siècle, et peut-être seulement en 212.
Sources :
I.Magnesia 164
Ἡ βουλὴ καὶ ὁ δῆμος καὶ ἡ γερουσία ἐτείμησαν | Μοσχίωνα Μοσχίωνος ἄνδρα φιλότειμον καὶ ἐνάρε|τον, καὶ ἀπὸ προγόνων εὐσχήμονα, καὶ ἤθει καὶ ἀγωγῇ κόσ|μιον, καὶ ἀρχιερατεύσαντα καὶ γραμματεύσαντα τῆς | πόλεως καὶ γυμνασιαρχήσαντα τετράμηνον τῆς | πόλεως ἐκ τῶν ἰδίων, ὁμοίως δὲ καὶ δίμηνον γερουσίας γυμνασιαρχήσαντα, ἔτι δὲ καὶ στρατηγήσαντα καὶ παρα|φυλάξαντα καὶ ἀγορανομήσαντα τετράμηνον καὶ νεοποι|ήσαντα καὶ σειτώνην γενόμενον καὶ ζημι(ω)θέντα δηνάρια | πεντακισχείλια, οὐδὲν δὲ ἔλασ[σ]ον καὶ πανηγυριαρχήσαντα | καὶ ἀργυροταμίαν γενόμενον, γενόμενον δὲ καὶ ἐπὶ τῶν ἐπὶ --- | πηγῶν διετίαν, κατασταθεὶς δὲ ἐπὶ τῆς χαράξεως τοῦ λεπτοῦ | χαλκοῦ, καὶ τὰς λοιπὰς δὲ φιλοτειμίας τελιάσαντα ἁγνῶς καὶ | ἀμέμπτως.
Bibliographie :
Robert 1967 p. 104-107 (Bull. 1968, 475) ; Harl 1987 p. 27 ; Strubbe 1987 p. 48 n. 5 ; Ziegler 1993 ; Quass 1993 p. 267 ; Fernoux 2007 p. 181.
Notes :
a Robert 1967 p. 104 ; R. Ziegler, Kaiser, Heer und städtiches Geld, Vienne, 1993 p. 134.
b En outre, ce n'est qu'à partir du IIe siècle qu'on voit la gérousia associée à la boulè et au démos pour voter des honneurs à un citoyen comme c'est le cas pour Moschion (I.Magnesia 162).
c Ici, il semble bien s'agit du sens classique de « libéralité, générosité », et non de celui de « libéralités agonistiques » qui se développe à l'époque impériale, comme l'a montré L. Robert (Gladiateurs, p. 276).
b En outre, ce n'est qu'à partir du IIe siècle qu'on voit la gérousia associée à la boulè et au démos pour voter des honneurs à un citoyen comme c'est le cas pour Moschion (I.Magnesia 162).
c Ici, il semble bien s'agit du sens classique de « libéralité, générosité », et non de celui de « libéralités agonistiques » qui se développe à l'époque impériale, comme l'a montré L. Robert (Gladiateurs, p. 276).
Mis à jour le 04/04/2014