N° 223 : Μ. Ἀντώνιος Ἄτταλος Λεπιδᾶς (M. Antonius Attalus Lepidas)
Datation : Deuxième moitié du Ier siècle avant J.-C.
Cité : Thyatire
Prêtrise : ἀρχιερεύς
Présentation :
M. Antonius Attalus Lepidas fils d'Andronicus est le premier grand-prêtre connu à Thyatire. Son fils M. Antonius Lepidas ayant été grand-prêtre de la province d'Asie en 2/1 avant J-C. (2)a, M. Antonius Attalus Lepidas a dû exercer le sacerdoce assez tôt dans le principat d'Auguste. Il est grand-prêtre à vie, comme souvent les fondateurs du culte civique.
Le nomen Antonius indique que ce personnage a reçu la citoyenneté romaine très tôt. L. Robert a montré qu'il a obtenu les tria nomina à l'époque triumvirale, adoptant le nomen d'Antoine et un cognomen formé sur celui de Lépide. Bien qu'il n'ait pas reçu d'honneurs cultuels à Thyatire, M. Antonius Attalus Lepidas semble avoir joué un rôle comparable à ceux de C. Iulius Epicratès de Milet ou C. Iulius Xénon de Thyatire, honorés au point de recevoir un culte en remerciement de leur action en faveur de la cité dans la période troublée des guerres civiles. L'activité de M. Antonius Attalus Lepidas est en effet rapprochée de celle des dieux et des « hegemonès », c'est-à-dire des autorités romainesb.
Le fils de notre personnage, M. Antonius Lepidas, apparaît dans un décret du koinon d'Asie en l'honneur de Caius César, dans lequel l'assemblée décide de l'envoi d'une ambassade à Rome annoncer ses décisions.
Un autre personnage a été rattaché par certains auteurs à M. Antonius Attalus Lepidas : C. Iulius Lepidas, grand-prêtre d'Asie (TAM V 2, 968), est identifié comme le petit-fils de M. Antonius Attalus Lepidas sur le stemma des TAM. Une filiation paraît cependant peu probable étant donnés les deux nomina distincts. C. Iulius Lepidas nous paraît plutôt devoir être apparenté au grand-prêtre d'Asie originaire de Sardes Iulius Lepidusc. En outre, les éditeurs des TAM proposent également, avec davantage de prudence, un lien entre M. Antonius Attalus Lepidas et Metrodorus Lepidas, pérégrin, père de la grande prêtresse Claudia Ammion. Cette hypothèse repose sur l'usage des noms de Lepidas et d'Andronicus dans la famille des deux personnages. Mais il est plus probable que Metrodorus Lepidas soit un frère plutôt qu'un fils de M. Antonius Lepidas, frère qui n'aurait pas obtenu la citoyenneté romaine dans les années 40. Le fils de celui-ci, neveu donc de notre grand-prêtre, pourrait être le prytane et prêtre de Rome d'époque augustéenne, Andronicus, qui apparaît sur un décret de la citéd. Par cette branche, M. Antonius Attalus Lepidas est peut-être un ancêtre de la prêtresse des empereurs Claudia Ammion (voir ci-dessous).
Le nomen Antonius indique que ce personnage a reçu la citoyenneté romaine très tôt. L. Robert a montré qu'il a obtenu les tria nomina à l'époque triumvirale, adoptant le nomen d'Antoine et un cognomen formé sur celui de Lépide. Bien qu'il n'ait pas reçu d'honneurs cultuels à Thyatire, M. Antonius Attalus Lepidas semble avoir joué un rôle comparable à ceux de C. Iulius Epicratès de Milet ou C. Iulius Xénon de Thyatire, honorés au point de recevoir un culte en remerciement de leur action en faveur de la cité dans la période troublée des guerres civiles. L'activité de M. Antonius Attalus Lepidas est en effet rapprochée de celle des dieux et des « hegemonès », c'est-à-dire des autorités romainesb.
Le fils de notre personnage, M. Antonius Lepidas, apparaît dans un décret du koinon d'Asie en l'honneur de Caius César, dans lequel l'assemblée décide de l'envoi d'une ambassade à Rome annoncer ses décisions.
Un autre personnage a été rattaché par certains auteurs à M. Antonius Attalus Lepidas : C. Iulius Lepidas, grand-prêtre d'Asie (TAM V 2, 968), est identifié comme le petit-fils de M. Antonius Attalus Lepidas sur le stemma des TAM. Une filiation paraît cependant peu probable étant donnés les deux nomina distincts. C. Iulius Lepidas nous paraît plutôt devoir être apparenté au grand-prêtre d'Asie originaire de Sardes Iulius Lepidusc. En outre, les éditeurs des TAM proposent également, avec davantage de prudence, un lien entre M. Antonius Attalus Lepidas et Metrodorus Lepidas, pérégrin, père de la grande prêtresse Claudia Ammion. Cette hypothèse repose sur l'usage des noms de Lepidas et d'Andronicus dans la famille des deux personnages. Mais il est plus probable que Metrodorus Lepidas soit un frère plutôt qu'un fils de M. Antonius Lepidas, frère qui n'aurait pas obtenu la citoyenneté romaine dans les années 40. Le fils de celui-ci, neveu donc de notre grand-prêtre, pourrait être le prytane et prêtre de Rome d'époque augustéenne, Andronicus, qui apparaît sur un décret de la citéd. Par cette branche, M. Antonius Attalus Lepidas est peut-être un ancêtre de la prêtresse des empereurs Claudia Ammion (voir ci-dessous).
Sources :
1/ TAM V 2, 934 (IGR 4, 1227)
ὁ δῆμος ἀνέθηκεν | [Μ]ᾶρκον Ἀντώνιον Ἀνδρο|[ν]ίκου υἱὸν Ἄτταλον Λεπι|δᾶν, τὸν Ἀντωνίου Λεπίδου | πατέρα, γενόμενον ἀρχιε|[ρ]έα διὰ βίου καὶ μέγιστα με̣|τὰ τοὺς θεοὺς καὶ τοὺς | ἡ̣γεμόνας εὖ ποήσαντα.
2/ TAM V 2, 1167
ἀπολογισμὸς [---] | Καίσαρι ἐπὶ ὑπ[άτ---] | Λεπίδα ἀρχι[ερέως ---] | Μάρκου υἱο[---] | Μαρκο [---]
3/ Sardis VII 1, 8
l. 99-102 : ἔδοξεν τοῖς ἐπὶ τῆς Ἀσίας Ἕλλησιν, γνώμη Μάρκου Ἀντωνίου Λεπίδου Θυατιρηνοῦ, τοῦ ἀρχιερέως καὶ | ἀγωνοθέτου διὰ βίου τῶν μεγάλων Σεβαστῶν Καισαρήων θεᾶς Ῥώμης καὶ Aὐτοκράτορος Καίσαρος | θεοῦ υἱοῦ Σεβαστοῦ, ἀρχιερέως μεγίστου καὶ πατρὸς τῆς πατρίδος καὶ τοῦ σύνπαντος τῶν ἀνθρώπων | γένους.
Bibliographie :
Buckler, RPhil 37 (1913) p. 295 et suiv. ; Robert 1963 p. 221-222 ; Bowersock 1965 p. 129 ; Robert 1969 p. 308 n. 4 ; Campanile 1994 p. 29 et 47.
Notes :
a Campanile 1994 p. 29 n°1.
b Robert, REA 62 (1960) p. 329 n. 6.
c Sardis VII 1, 46 ; Campanile 1994 p. 47-48.
d TAM V 2, 903 (IGR 4, 1304). Cf. L. Robert, Hell. VI, 1948 p. 71 et suiv., Mellor 1975 p. 72 p. 197 et n°149 p. 220 et Fayer 1976 p. 169-171.
e « ἡγεμόνες » s'emploie habituellement pour désigner les magistrats romains et particulièrement les proconsuls de la province. Ici, le terme semble désigner le pouvoir romain dans son ensemble, magistrats et prince, vis-à-vis desquels le personnage honoré a fait preuve de piété. Cet emploi est déjà attesté chez Polybe (Ferrary 1988 p. 266 n. 2 : les Romains « maîtres du monde », et non les seuls généraux).
b Robert, REA 62 (1960) p. 329 n. 6.
c Sardis VII 1, 46 ; Campanile 1994 p. 47-48.
d TAM V 2, 903 (IGR 4, 1304). Cf. L. Robert, Hell. VI, 1948 p. 71 et suiv., Mellor 1975 p. 72 p. 197 et n°149 p. 220 et Fayer 1976 p. 169-171.
e « ἡγεμόνες » s'emploie habituellement pour désigner les magistrats romains et particulièrement les proconsuls de la province. Ici, le terme semble désigner le pouvoir romain dans son ensemble, magistrats et prince, vis-à-vis desquels le personnage honoré a fait preuve de piété. Cet emploi est déjà attesté chez Polybe (Ferrary 1988 p. 266 n. 2 : les Romains « maîtres du monde », et non les seuls généraux).
Mis à jour le 20/05/2010