N° 409 : Φλάβιος Κρατερός (Flavius Craterus)
Datation : Dernier tiers du Ier siècle - milieu du IIe siècle après J.-C.
Cité : Kibyra
Prêtrise : ἀρχιερεύς
Présentation :
Trois personnages appartiennent à une grande famille lycienne bien connue pendant plusieurs générations à Kibyra, mais aussi à Balboura et Oinoanda, ont été grands-prêtres de la cité de Kibyra. Les membres de cette famille ont exercé de nombreuses charges du culte impérial, dans la province d'Asie, dans la province de Lycie et dans la cité de Kibyraa.
Le premier d'entre eux, Flavius Craterus, a été deux fois asiarque et une fois grand-prêtre civique, son petit-fils, Ti. Claudius Hieron, deux fois asiarque et deux fois grand-prêtre, et la femme de celui-ci, Marcia Tlepolemis, trois fois grande-prêtresse de Kibyra. Cette dernière a été grande-prêtresse civique une fois de plus que son mari, mais, en revanche, il a dû être asiarque avant leur mariage car elle n'a pas exercé de fonctions provinciales. Selon B. Puech, « il faut sans doute supposer que, lorsqu'un archiereus, municipal ou provincial, était veuf ou célibataire, la prêtresse de l'année précédente continuait son office » ; il est également possible que Marcia Tlepolemis ait été grande-prêtresse de Kibyra avec un autre membre de sa famille, son père, son frère ou son oncle.
Le premier grand-prêtre, Flavius Craterus, porte les titres d'évergète, sauveur et fondateur sur la base d'une statue votée par le peuple (3). On ignore à quel titre il a reçu ces titres extrêmement prestigieux ; il a probablement eu un rôle décisif dans un moment de crise de la cité. Sa fille a épousé le lyciarque Marcius Deioterianus de Balboura, fils du chevalier T. Marcius Titianus, également lyciarqueb. Du mariage entre la fille de Flavius Craterus et Marcius Deioterianus est née Marcia Tlepolemis, trois fois grande-prêtresse. Celle-ci a cependant vécu à Kibyra, comme son grand-père, du moins après son mariage avec Ti. Claudius Hieron. Marcia Tlepolemis descend donc de l'alliance entre des familles éminentes de Kibyra et de Balboura. Or ces familles sont également liées à de grandes lignées d'une autre cité lycienne, Oinoanda : la tante de Marcia Tlepolemis, Marcia Lykia, est la femme du lyciarque C. Licinnius Longus. Cette ascendance prestigieuse explique que le nom de Deioterianus, père de Marcia Tlepolemis, soit transmis à certains des descendants de celle-cic.
Marcia Tlepolemis et Ti. Claudius Hieron ont eu trois enfants qui, tout en revêtant des prêtrises du culte impérial provincial, ont franchi un degré supplémentaire dans l'ascension sociale de la famille. Les deux fils, Ti. Claudius Deioterianus et Ti. Claudius Polemon, ont en effet été chevaliers romainsd. La fille, Claudia Euelthis, a épousé un sénateur ; c'est pourquoi Marcia Tlepolemis est dite « grand-mère de sénateurs » dans une inscription (2)e. À la génération de leurs petits-enfants, on trouve encore deux grands-prêtres d'Asie. Cette famille a toutes les caractéristiques de l'aristocratie provinciale d'Asie, puisqu'elle assure le culte provincial pendant au moins cinq générations, mais est également liée à l'aristocratie lycienne, du fait de la situation particulière de Kibyra, cité lycienne juridiquement intégrée à l'Asie.
La datation de l'activité de cette famille a été longuement discutée et il paraît impossible d'atteindre une grande précision. Cependant, il n'y a désormais plus de doute sur le fait que cette activité s'étend de la fin du Ier siècle au début du IIIe : Marcius Titianus, le grand-père paternel de Marcia Tlepolemis, a dû obtenir la citoyenneté autour de 70 par l'intermédiaire du gouverneur de Lycie Sex. Marcius Priscusf. En outre, l'oncle et la tante de celle-ci, C. Licinnius Longus et Marcia Lykia, ont été lyciarques en 132g. B. Puech a montré que l'usage par les fils de Marcia Tlepolemis et Tib. Claudius Hieron du titre d'hippikos ne permet pas de les placer avant le règne de Marc-Aurèle. Ces différents indices permettent donc de situer Flavius Craterus, grand-père maternel de Marcia Tlepolemis et donc de la même génération que Marcius Titianus, dans le dernier tiers du Ier siècle (il est peut-être le premier citoyen romain de sa famille), Marcia Tlepolemis et Tib. Claudius Hieron au milieu du IIe siècle, entre les années 130 et les années 160, et l'acmè de leur fils Ti. Claudius Polemon, asiarque, chevalier et orateur, dans le dernier tiers du IIe siècle.
Le premier grand-prêtre, Flavius Craterus, porte les titres d'évergète, sauveur et fondateur sur la base d'une statue votée par le peuple (3). On ignore à quel titre il a reçu ces titres extrêmement prestigieux ; il a probablement eu un rôle décisif dans un moment de crise de la cité. Sa fille a épousé le lyciarque Marcius Deioterianus de Balboura, fils du chevalier T. Marcius Titianus, également lyciarqueb. Du mariage entre la fille de Flavius Craterus et Marcius Deioterianus est née Marcia Tlepolemis, trois fois grande-prêtresse. Celle-ci a cependant vécu à Kibyra, comme son grand-père, du moins après son mariage avec Ti. Claudius Hieron. Marcia Tlepolemis descend donc de l'alliance entre des familles éminentes de Kibyra et de Balboura. Or ces familles sont également liées à de grandes lignées d'une autre cité lycienne, Oinoanda : la tante de Marcia Tlepolemis, Marcia Lykia, est la femme du lyciarque C. Licinnius Longus. Cette ascendance prestigieuse explique que le nom de Deioterianus, père de Marcia Tlepolemis, soit transmis à certains des descendants de celle-cic.
Marcia Tlepolemis et Ti. Claudius Hieron ont eu trois enfants qui, tout en revêtant des prêtrises du culte impérial provincial, ont franchi un degré supplémentaire dans l'ascension sociale de la famille. Les deux fils, Ti. Claudius Deioterianus et Ti. Claudius Polemon, ont en effet été chevaliers romainsd. La fille, Claudia Euelthis, a épousé un sénateur ; c'est pourquoi Marcia Tlepolemis est dite « grand-mère de sénateurs » dans une inscription (2)e. À la génération de leurs petits-enfants, on trouve encore deux grands-prêtres d'Asie. Cette famille a toutes les caractéristiques de l'aristocratie provinciale d'Asie, puisqu'elle assure le culte provincial pendant au moins cinq générations, mais est également liée à l'aristocratie lycienne, du fait de la situation particulière de Kibyra, cité lycienne juridiquement intégrée à l'Asie.
La datation de l'activité de cette famille a été longuement discutée et il paraît impossible d'atteindre une grande précision. Cependant, il n'y a désormais plus de doute sur le fait que cette activité s'étend de la fin du Ier siècle au début du IIIe : Marcius Titianus, le grand-père paternel de Marcia Tlepolemis, a dû obtenir la citoyenneté autour de 70 par l'intermédiaire du gouverneur de Lycie Sex. Marcius Priscusf. En outre, l'oncle et la tante de celle-ci, C. Licinnius Longus et Marcia Lykia, ont été lyciarques en 132g. B. Puech a montré que l'usage par les fils de Marcia Tlepolemis et Tib. Claudius Hieron du titre d'hippikos ne permet pas de les placer avant le règne de Marc-Aurèle. Ces différents indices permettent donc de situer Flavius Craterus, grand-père maternel de Marcia Tlepolemis et donc de la même génération que Marcius Titianus, dans le dernier tiers du Ier siècle (il est peut-être le premier citoyen romain de sa famille), Marcia Tlepolemis et Tib. Claudius Hieron au milieu du IIe siècle, entre les années 130 et les années 160, et l'acmè de leur fils Ti. Claudius Polemon, asiarque, chevalier et orateur, dans le dernier tiers du IIe siècle.
Arbre généalogique :
Sources :
1/ I.Kibyra 63 (IGR 4, 907, OGIS 495)
l. 5-17 : Τιβέριον Κλαύδιον | Πολέμωνα, ἀσιάρχην, ἱπ|πικόν, Τιβερίου Κλαυδίου | Ἱέρωνος ἀσιάρχου δὶς καὶ ἀρ|χιερέως δὶς ὑὸν, Τιβερίου | Κλαυδίου Δηι/οτηριανοῦ | ἀσιάρχου ἀδελφὸν, Μαρκί|ου Δηιοτηριανοῦ λυκιάρ|χου καὶ Φλαβίου Κρατεροῦ | ἀσιάρχου δὶς καὶ ἀρχιερέ|ως ἔκγονον.
2/ I.Kibyra 69
Μαρκίαν Τληπ̣ολεμίδα, | μάμμην συγκλητικῶν, ἀρ|χιέρειαν τρίς, ἐκγόνην Φλ(αβίου) | Κρατέρου ἀσιάρχου δὶς καὶ | ἀρχιερέως, θυγατέρα Μαρ|κίου Δηιοτηριανοῦ λυκι|άρχου, Τιβ. Κλ. Πολέμων |
τὴν μητέρα.
3/ I.Kibyra 40
l. 2-5 : Κρά[τερον (?) Φλαβίο]υ Κρα|τέρου̣ [υἱὸν, εὐσ]ε̣βῆ, κτίστην, | γενόμενον σωτῆρα καὶ εὐ|εργέτην.
Bibliographie :
Halfmann 1982 p. 149-151 ; Raepsaet-Charlier 1987 n°211, 253 et stemma XV ; Kearsley 1988 ; Herz 1992 p. 95-102 ; Campanile 1994 p. 75-76 ; Hall-Milner-Coulton 1996 ; Kearsley 1996 ; Puech 2002 p. 406-413 ; Corsten 2007 p. 177-178 (stemma).
Notes :
a T. Corsten, dans le volume des IK, ne mentionne que des fonctions provinciales, mais deux charges distinctes apparaissent : asiarque d'une part, archiereus sans autre précision d'autre part, donc civique. Voir sur ce point Puech 2002 p. 411 n. 3.
b T. Marcius Titianus : PIR² M 229.
c D'autres alliances ont eu lieu entre ces différentes familles, à des niveaux inconnus. Voir notamment Herz 1992 p. 98-99, sur les cognomina Lykia et Deioterianus, et Puech 2002 p. 411.
d Ti. Claudius Polemon est également orateur. Voir Puech 2002, loc. cit., et PIR² M 963.
e Claudia Euelthis a épousé un Claudius Iulianus. Les stemmata de Halfmann, Raepsaet-Charlier et Herz comportent une erreur parce que cette femme n'était pas encore connue. Mais E. Groag (PIR² C 963) comme M.-T. Raepset-Charlier avaient déjà restitué l'existence d'une troisième fille de Hieron et Marcia Tlepolemis, qu'ils nommaient Claudia. Les petits-enfants de rang sénatorial de Marcia Tlepolemis sont Claudius Orestès et Claudia Tlepolemis (PIR² M 1128 et I.Kibyra 71).
f C'est l'opinion d'H. Halfmann, M.-T. Raepset-Charlier, M. D. Campanile, P. Herz et, en dernier lieu et avec une démonstration rigoureuse, de B. Puech. Les datations de la carrière de Flavius Craterus proposées par R. Kearsley en 5 avant J.-C. (1988) puis en 20 après (1996 p. 154-155), sont contradictoires avec les titres portés par les membres de la famille.
g Wörrle 1988 p. 43.
b T. Marcius Titianus : PIR² M 229.
c D'autres alliances ont eu lieu entre ces différentes familles, à des niveaux inconnus. Voir notamment Herz 1992 p. 98-99, sur les cognomina Lykia et Deioterianus, et Puech 2002 p. 411.
d Ti. Claudius Polemon est également orateur. Voir Puech 2002, loc. cit., et PIR² M 963.
e Claudia Euelthis a épousé un Claudius Iulianus. Les stemmata de Halfmann, Raepsaet-Charlier et Herz comportent une erreur parce que cette femme n'était pas encore connue. Mais E. Groag (PIR² C 963) comme M.-T. Raepset-Charlier avaient déjà restitué l'existence d'une troisième fille de Hieron et Marcia Tlepolemis, qu'ils nommaient Claudia. Les petits-enfants de rang sénatorial de Marcia Tlepolemis sont Claudius Orestès et Claudia Tlepolemis (PIR² M 1128 et I.Kibyra 71).
f C'est l'opinion d'H. Halfmann, M.-T. Raepset-Charlier, M. D. Campanile, P. Herz et, en dernier lieu et avec une démonstration rigoureuse, de B. Puech. Les datations de la carrière de Flavius Craterus proposées par R. Kearsley en 5 avant J.-C. (1988) puis en 20 après (1996 p. 154-155), sont contradictoires avec les titres portés par les membres de la famille.
g Wörrle 1988 p. 43.
Mis à jour le 01/07/2011