N° 211 : Κορνηλία Ὀνησίμη (Cornelia Onesimè)

Datation : Deuxième moitié du IIe siècle après J.-C.
Cité : Philadelphie

Présentation : 
Cornelia Onesimè, trois fois grande-prêtresse, est connue par une inscription en l'honneur de sa petite-fille Pompeia Prisca dite Syllina, citoyenne de Smyrne et de Philadelphie. Dans cette inscription, la famille maternelle de Pompeia Prisca est mentionnée avant même son père, comme l'a noté B. Puech. L'oncle maternel de cette femme est en effet l'orateur et asiarque Sellius Sylla, et le prestige de ce lien de parenté l'emporte sur la norme qui veut que le père soit mentionné en premiera. Cornelia Onesimè doit donc être la grand-mère maternelle de Pompeia Prisca et la mère de Rupilia Syllina et de Sellius Sylla, mais de deux mariages différents, avec un Rupilius et avec un Sellius, puisque ses enfants ne portent pas les mêmes nomina – sauf si Sellius Sylla est un Rupilius de naissance, adopté par un Sellius. La formulation inhabituelle de l'inscription et l'absence du nom du grand-père de Pompeia Prisca ne peuvent s'expliquer que de cette façon : c'est sa grand-mère maternelle qui fait le lien entre Pompeia Prisca et l'orateur Sellius Sylla, et non son grand-père maternel. Reste à savoir dans quelle cité Cornelia Onesimè a été grande-prêtresse à trois reprises. Sa petite-fille est citoyenne de deux cités, Smyrne et Philadelphie, tandis que Sellius Sylla a été stratège à Philadelphie. La logique veut que Cornelia Onesimè soit elle aussi citoyenne de Philadelphie et que ce soit dans cette cité qu'elle ait exercé ses grandes-prêtrises. Il est possible que l'alliance entre les familles smyrniote et philadelphienne ait eu lieu à la génération précédente ; dans ce cas, les descendants héritent en quelque sorte d'une double implantation et peuvent avoir une activité dans deux cités différentes.
L'onomastique utilisée dans cette famille, notamment les nomina Sellius et Rupilius, indiquent une origine italienne. On pense à une famille d'Italiens installés depuis longtemps à Philadelphie et suffisamment hellénisés pour adopter certains noms grecs tels qu'Onesimè. Le frère de Cornelia Onesimè a été stratège sous Marc-Aurèle et Commode. Elle a donc été active dans la deuxième moitié du IIe siècle.
Sources : 
TAM V 3, 1472
l. 1-13 : Ἀγαθῆι τύχηι. Πομπηίαν Πρείσκαν | τὴν καὶ Συλλείναν | Σμυρναίαν καὶ Φιλαδελ|φίδα, Κορ(νηλίας) Ὀνησίμης | τρὶς ἀρχιερείας ἐγ|γόνην, Ῥουπυλίας Συλ|λείνης, τῆς Σελλίου | Σύλλα, τοῦ ἀξιολογω|τάτου ἀσιάρχου καὶ | θαυμασιωτάτου ῥή|τορος, ἀδελφῆς θυγα|τέρα.

Notes : 
a Sur ce personnage, voir Puech 2002 p. 458-459. Il s'agit peut-être du stratège de Philadelphie sous les règnes de Marc-Aurèle et Commode (Campanile 1994) n°107. Un descendant, M. Sellius Hieron, est asiarque dans le deuxième quart du IIIe siècle (EA 36 (2003) p. 6 n°4, Smyrne). Pour d'autres attestations de Sellius ou Selius en Asie Mineure, voir Robert, REA 62 (1960) p. 350 (= OMS II, p. 866) ; Herrmann, EA 19 (1992) p. 116.

Mis à jour le 17/05/2010