N° 253 : Διόδωρος (Diodoros)

Datation : Deuxième moitié du Ier siècle après J.-C.
Cité : Aphrodisias

Prêtrise : [ἀρχιε]ρεύς [διὰ βίου ? τοῦ] κυρίου [Σεβαστοῦ]

Présentation : 
Diodoros, fils de Diodoros et fils par la naissance de Léona, a peut-être été prêtre d'un empereur dans la deuxième moitié du Ier siècle. Mais la restitution de son sacerdoce est très problématique. Les éditeurs des MAMA et d'IAph2007 écrivent aux lignes 10-13 : « β[ουλευτήν, ἀρχιε]ρεύσα[ντα διὰ βίου τοῦ] κυρίου [Σεβαστοῦ δω]ρεάν ». Mais, à ma connaissance, le verbe *ἀρχιερεύω n'existe pas ; on emploie normalement « ἀρχιερατεύω ». « Ἱερεύω » n'est pas habituel au sens d'exercer une prêtrise : il signifie normalement sacrifier. On le trouve cependant dans une inscription d'Aphrodisias avec une construction proche (CIG 2778, l. 6-7) : « κα{ὶ ἱ}ερ{ατ}εύσαντα τῶν Σεβαστῶν ὑπερβαλλούσαις φιλοδοξίαις καὶ πανδήμοις ἑστιάσ{ε}σιν ». La correction de « ἱερευσαντα » en « ἱερατεύσαντα » est de Böckh ; elle est reprise par J. Reynolds. Elle paraît nécessaire au premier abord, mais le rapprochement de ces deux cas peut laisser penser à un emploi de « ἱερεύω » au sens d'exercer une prêtrise à Aphrodisias. Il faudrait cependant pouvoir vérifier, dans MAMA 8, 492c, si le Ρ de la ligne 11 est bien lisible ou s'il pourrait s'agir d'un Τb. S'il peut s'agit d'un Τ, on pourrait écrire : « [ἱερα]τ̣ευσα[ντα διὰ βίου] »c. Cela serait moins étrange qu'un sens rare de « ἱερεύω ».
Mais même dans ce cas, il resterait des problèmes. Diodoros serait en effet le premier prêtre d'un empereur qualifié de « κύριος », « seigneur ». Le terme ne semble utilisé à Aphrodisias qu'assez tardivement pour désigner autre chose que le fisc impérial. Il est donc surprenant, dans ce contexte, au Ier siècle après J.-C. Enfin, le [δω]ρεάν de la ligne 14 n'est pas clair non plus : si cela signifie que Diodoros a été prêtre à ses frais, la précision est étonnante. La suite du texte étant aussi incertaine que le passage qui nous intéresse, ce terme porte sans doute sur la suite de la carrière, et non sur le sacerdoce des empereurs, qui est toujours exercé aux frais du prêtre. Cette série de problèmes trouvera peut-être une réponse dans la comparaison avec des textes provenant d'autres cités ou d'autres documents concernant Diodoros, qui apparaît également dans un décret honorifique pour sa fille Tata (2).
Sources : 
1/ IAph2007 12.29c
[Ἡ βουλὴ καὶ ὁ δῆ]μος | [καὶ ἡ γερουσί]α ἐτεί|[μησαν ταῖς κ]αλλίσ|ται[ς καὶ μεγί]σταις | τειμα[ῖς Διόδω]ρον Διο|δώρου [τὸν φύσει] Λέον|τος, ἄν[δρα γένο]υς π̣[ρώ]|του κα[ὶ λαμπροῦ καὶ] | συνεκ[τικότος τὴν πα]|τρίδα, β[ουλευτήν ?, ἀρχιε]|ρεύσα[ντα διὰ βίου τοῦ] | κυρίου [Σεβαστοῦ δω]|ρεάν ἀ[γῶσιν ἀναθέν]|τα πλε[ονάκις καὶ θέμα]|τα μ̣[εγάλα, γυμνασιαρχή]|σαντα, [στρατηγήσαν]|τα, ζήσ[αντα ἀεὶ ἀναλο]|γούν[τως τῷ γένους τοῦ] | ἰδίου [ἀξιώματι.]
2/ IAph2007 12.29b
l. 1-14 : ἡ βουλὴ καὶ ὁ δῆμος καὶ ἡ γερο[υσία] | ἐτείμησαν ταῖς πρώταις τειμα[ῖς] | Τάταν Διοδώρου τοῦ Διοδώρου το[ῦ φύ]|σει Λέοντος, ἁγνὴν ἱέρειαν Ἥρας διὰ βίου, | μητέρα πόλεως, γυναῖκα γενομένην | καὶ μείνασαν Ἀττάλου τοῦ Πυθέου | στεφανηφόρου, καὶ αὐτὴν γένους πρώ|του καὶ λαμπροῦ, ἱερατεύσασαν τῶν | Σεβαστῶν ἐκ δευτέρου, ἀλείψασαν | δὶς δρακτοῖς ἐκ λουτήρων ἐπιρύτοις, | δαψιλέστατα τὸ πλεῖστον μέρος καὶ τῆς | νυκτός, στεφανηφορήσασαν, θύσασαν | παρ᾽ ὅλους τοὺς ἐνιαυτοὺς ὑπὲρ τῆς ὑγή|ας τῶν Σεβαστῶν.

Bibliographie : 
Reynolds 1982 p. 165.

Notes : 
a Le stemma proposé par A. Chaniotis (2004 p. 411) comporte une légère erreur : le nom de notre prêtre, père de Tata, est bien Diodoros, et non Diodotos.
b La photographie donnée dans l'édition des MAMA ne permet pas de vérifier le texte, et il n'y a pas de photo de ce fragment dans celle d'IAph2007.
c La mention « διὰ βίου » est tout aussi incertaine que le reste du texte.

Mis à jour le 24/06/2011