N° 241 : [Ἀ]ριστογένης (Aristogenes)

Datation : Auguste
Cité : Alabanda

Prêtrise : ἱερεὺς διὰ γένους Ὑγιείας τε καὶ [Σ]ωτηρίας Aὐτοκράτορος Καίσαρος καὶ Ἡλίου

Présentation : 
Aristogenes, fils de Meniscos, est honoré par le peuple d'une statue. Salué comme bienfaiteur du peuple, il est remercié pour ses générosités (φιλοδοξίαι), probablement en relation avec son activité dans le culte impérial. Le culte des empereurs est en effet central dans la carrière d'Aristogenes, qui a exercé deux fonctions distinctes : il a été grand-prêtre de Rome et d'Auguste et prêtre de la Santé et du Salut d'Imperator Caesar et d'Hélios. Comme M. Antonius Meleager, Aristogenès a dû vivre sous le principat du premier empereur, mais il n'est pas possible de savoir s'il a précédé Meleagerdans la charge de grand-prêtre ou s'il lui a succédé.
En revanche, Aristogenes est le seul prêtre connu de la Santé, du Salut de César et d'Hélios. La présence d'Hélios s'explique par l'influence de Rhodes dans la région, comme l'a souligné A. Laumonier dans son édition de l'inscription. Ce dernier insiste par ailleurs à juste titre sur la rareté d'un culte à la Santé et au Salut d'un personnage en Asie Mineure. Un prêtre de César, Chrysaor Geius, est attesté à Alabanda, mais il serait étonnant que la cité entretienne un culte du Salut de César après la mort de celui-ci. Or Aristogenes a incontestablement vécu à l'époque augustéenne. Il est donc plus logique de voir dans l'Imperator Caesar de l'inscription Auguste lui-mêmea. La différence entre les deux désignations d'Auguste, Imperator Caesar et Augustus Caesar, est problématique, mais il faut noter que le sacerdoce d'Hygie, du Salut de César et d'Hélios est exercé par Aristogenes à titre héréditaire. Il pourrait donc s'agir d'un sacerdoce antérieur à l'attribution à Octave du nom d'Auguste et voué à son salut entre la bataille d'Actium et 27 avant J.-C. Ce sacerdoce aurait été maintenu en l'état malgré la fondation d'un culte honorant directement Auguste aux côtés de Rome. Aucun parallèle ne nous est connu pour l'instant, mais le culte provincial a lui aussi été fondé dès 29 avant J.-C., à un moment, donc, où Octave ne porte pas encore le nom d'Augusteb.
Sources : 
1/ Laumonier 1934, p. 300-303 n°3
[ὁ] δῆμος ἐτείμησεν πάλιν ταῖς | [μ]εγάλαις τειμαῖς καὶ ἀνέθηκεν | [Ἀ]ριστογένην Μενίσκου τοῦ Ἀριστογέ|[ν]ους ἱερέα διὰ γένους Ὑγιείας τε καὶ | [Σ]ωτηρίας Aὐτοκράτορος Καίσαρος | καὶ Ἡλίου, ἄνδρα μεγαλόφρονα | καὶ εὐσεβήᾳ καὶ δικαιοσύνῃ διαφέ|ροντα καὶ εὐεργέτην τῆς πόλεω[ς, | ἀ]ρχιερατεύσαντα ἐν τῇ πατρίδι | τῆς τε Ῥώμης καὶ τοῦ Σεβαστοῦ | [Κ]αίσαρος καὶ τὰς μεγίστας καὶ με|[γ]αλομέρις ἐπιτελέσαντα φιλοδο|ξίας.
2/ RPC I 2808
Ἀριστο[γέ]νης ἱππάρχης.

Bibliographie : 
Weinstock 1971 p. 172 ; Mellor 1975 p. 221 n°164.

Notes : 
a C'est la position de S. Weinstock : il s'agirait d'un sacerdoce de Salus Augusti, en écho à la dédicace d'Auguste à Salus Publica en 11 avant J.-C.
b Buckler 1935 p. 179.

Mis à jour le 16/04/2010