N° 320 : Μελίτιον (Melition)

Datation : Ier siècle après J.-C., après Auguste

Prêtrise : [ἱέρεια Σε]βαστῆς

Présentation : 
Melition fille de Charmidès a été prêtresse d'une Augustaa. Elle est pérégrine et a eu une carrière publique importante : stéphanéphore et gymnasiarque, elle a reçu le titre prestigieux de fille de la cité. Son mari Glykon fils de Sosthenès a été honoré d'une statue à côté de celle de Melition. Il a également été deux fois stéphanéphore et gymnasiarque. Il est donc possible que ces charges aient été revêtues par le couple, en dehors d'une première stéphanéphorie exercée par le seul Glykon. Ce n'est cependant pas certain, car les femmes peuvent être stéphanéphores ou gymnasiarques seules, comme les hommesb. Deux autres statues du couple sont connues (2) : Glykon y est qualifié de fondateur et bienfaiteur de la cité, mais Melition n'y apparaît que comme l'épouse de Glykon. Les statues ont été érigées par le conseil et le peuple selon le testament de Glykon, qui avait sans doute légué une partie de ses biens à la cité à condition qu'une statue lui soit élevée. Melition est probablement honorée par une troisième inscription après sa mort ; elle y est qualifiée d'héroïne (3)c. La datation est incertaine.
Le terme « Σεβαστῆς », sans autre précision, renvoie en général à Livie après la mort d'Auguste. Melition a très probablement vécu à l'époque julio-claudienne. Un Glykon prêtre d'Héraclès apparaît comme magistrat monétaire sous le principat de Nérond. Il est possible qu'il s'agisse du mari de Melition, mais Glykon est un nom fréquent et le sacerdoce d'Héraclès n'est pas mentionné sur les inscriptions honorifiques.
Sources : 
1/ La Carie II p. 172-173 n°64
A : Μ̣ε̣λ̣̣τ̣ι̣[ον Χαρμίδου γενο|μέ]νη θυγάτηρ τῆς [πόλεως, ἱέ|ρεια Σε]βαστῆς, στε[φανηφό|ρος, καὶ] γυμνασιαρχή[σασα--]
2/ La Carie II p. 172 n°63
B : Ἡ β[ου]λὴ καὶ ὁ δῆμος | Μελίτιον Χαρ[μί]δου, γυναῖκα | Γλύκωνος Σω[σθ]ένους, | κατὰ τὴν τοῦ Γλύκωνος | διαθήκην.
3/ La Carie II p. 173 n°65
ἡρωίδα, [στεφανηφόρον καὶ γυμνασίαρχον] | γενομ[έ̣νην δὶς ? μόνη̣]ν καὶ πρώτ[ην, αἱ]|ρεθεῖσ[αν δὲ τῆς πόλεως] θυγατέρα ὑ[πὸ τῆς πα]|τρί[δος πρώτην καὶ] μόνην.

Bibliographie : 
Van Bremen 1996 p. 169, 314 et 353.

Notes : 
a Le terme « ἱέρεια » est restitué, mais la place manque pour « ἀρχιερεία ».
b La Carie II p. 226.
c Sur ce terme, qui n'implique pas d'honneurs cultuels à l'époque impériale, La Carie II p. 172.
d R. Van Bremen identifie le monétaire et le mari de Melition, qu'elle place donc vers 60 après J.-C. (1996 p. 314). En revanche, l'hypothèse que Melition soit la fille du médecin M. Aurelius Charmidès n'est pas acceptable pour des raisons de chronologie (MAMA 6, 119 ; La Carie II n°66).

Mis en ligne le 15/10/2009