N° 354 : Χωτίς (Chotis)

Datation : Ier siècle après J.-C.

Présentation : 
Chotis, fille de Sosandros, que l'on peut situer dans le courant du Ier siècle sur la base de l'étude de l'écriture, a été grande-prêtresse trois fois. La répétition du sacerdoce des empereurs sous cette forme n'est pas attestée par ailleurs à Stratonicée : aucune autre femme n'a été prêtresse plus d'une fois, et les deux hommes qui ont occupé le sacerdoce plusieurs fois l'ont fait en tant que « grand-prêtres et stéphanéphores », et non seulement en tant que prêtres du culte impérial (voir Ti. Claudius Theophanes et Ti. Claudius Laenas). Chotis a probablement revêtu le sacerdoce après Menelaos, qui se dit le premier à avoir été grand-prêtre deux fois.
En outre, cette femme semble avoir exercé les sacerdoces sans son mari Politès, fils de Leon, avec qui elle commémore une prêtrise de Zeus à Panamaraa. Les cas de femmes prêtresses des empereurs seules sont très rares à Stratonicée. Il est tout à fait possible que Chotis ait été prêtresse des empereurs avec un premier mari, un frère ou même avec son père.
M. C. Şahin écrit que son nom « et son diminutif Chotarion » sont caractéristiques de Stratonicée. Notre Chotis est pourtant la seule de ce nom attestée dans la cité. Le nom est rare ailleurs : on le trouve à Rhodes et à Halicarnasse au Ier siècle avant JC. Il est signalé comme un nom carien par Zgustab. Chotarion, en revanche, est beaucoup plus fréquent, à Stratonicée comme ailleurs en Carie (ainsi à Halicarnasse, Kymè) et a été interprété par O. Masson comme une prononciation carienne du nom grec bien connu Chrotarion, dérivé du mot grec χροῦς, la peauc. Le nom de « Chrotis » n'existe pas mais, plutôt qu'un nom carien, Chotis pourrait être un diminutif local du nom grec Chrotarion.
Sources : 
I.Stratonikeia 156
l. 4-7 : ἱέρη|α Χωτὶς Σωσάν|δρου Κω(ραιὶς) ἡ καὶ | τρὶς ἀρχιέρια.

Bibliographie : 
Laumonier 1937 p. 248 n°44.

Notes : 
a Ce personnage est peut-être identique à un prêtre de Lagina, Politès fils de Leon adopté par Apellès de Hierokomè (I.Stratonikeia 659), ce qui situerait le couple vers la première moitié du Ier siècle (le démotique est encore en toutes lettres, ce qui devient très rare après les années 50).
b Rhodes : IG XII 1, 64. Halicarnasse : D. French, EA 4 (1984) p. 77. Voir Kleinasiatische Personennamen 1651 et p. 541-2.
c O. Masson, ZPE 23 (1976) p. 263 (= OGS I p. 268).

Mis à jour le 20/04/2010