N° 254 : Ἄδραστος (Adrastos)
Datation : Deuxième moitié du Ier siècle après J.-C.
Cité : Aphrodisias
Prêtrise : ἀρχιερεὺς τῶν Σεβαστῶν
Présentation :
Adrastos fils de Nicoteimosa a été grand-prêtre des Augustes dans la deuxième moitié du Ier siècleb. Son sacerdoce du culte impérial n'est connu que par la base d'une statue honorifique votée par les jeunes gens de la cité (1).
Outre la prêtrise des empereurs, Adrastos a fait une carrière brillante qui lui vaut des honneurs exceptionnels. Agonothète trois fois, agoranome trois fois, stéphanéphore et gymnasiarque deux fois, souvent ambassadeur et ekdikos des affaires publiques, c'est-à-dire avocat de la cité, il porte de nombreux titres honorifiques : philopolitesc, bienfaiteur, fondateurd, philopatris. Par ailleurs, il a fait des distributions d'huile et d'argent et a offert des banquets. Il semble avoir été particulièrement généreux avec le groupe des jeunes gens de la cité (neoi) et a reçu le titre honorifique de « fils des jeunes gens », dont il est le seul bénéficiaire connu. Le titre de « philodoxos » qui lui est donné sur la base de la statue de sa femme Ammia, fille d'Attalos, est à rapporter à l'ensemble de ces générosités.
Adrastos a reçu un honneur exceptionnel à l'époque impériale : il a été autorisé à avoir une sépulture à l'intérieur de la cité, peut-être du fait de son titre de fondateur. Cela le place au même rang que des personnages particulièrement marquants de l'histoire d'Aphrodisias, comme Callicratès fils de Pythodoros à l'époque triumvirale et C. Iulius Zoilos à l'époque augustéenne. J. Reynolds a montré que le tombeau d'Adrastos n'était pas dans un gymnase, comme souvent, mais sur l'emplacement d'ateliers (« ergasteria ») : Adrastos a fait construire son monument sur ses propres ateliers pour éviter des dépenses à la cité, ce qui constitue un geste de générosité supplémentaire (2).
La famille d'Adrastos est relativement bien connue. Son père, Nicoteimos fils d'Artemidoros fils de Zenon Hiérax, a été gymnasiarque (MAMA 8, 483). Sa femme, Ammia fille d'Attalos fils de Pythéas, est, comme lui, une descendante de fondateurs et la fille ou la belle-fille d'une grande prêtresse, Tata ; Adrastos s'occupe d'ériger sa statue après un décret honorifique du Conseil, du peuple et de la gerousia (3). Sa petite-fille, Tatia Attalis fille d'Hypsiclès, a également été prêtresse des empereurs dans la première moitié du IIe siècle, et elle est enterrée avec lui à l'intérieur des murs de la cité.
Outre la prêtrise des empereurs, Adrastos a fait une carrière brillante qui lui vaut des honneurs exceptionnels. Agonothète trois fois, agoranome trois fois, stéphanéphore et gymnasiarque deux fois, souvent ambassadeur et ekdikos des affaires publiques, c'est-à-dire avocat de la cité, il porte de nombreux titres honorifiques : philopolitesc, bienfaiteur, fondateurd, philopatris. Par ailleurs, il a fait des distributions d'huile et d'argent et a offert des banquets. Il semble avoir été particulièrement généreux avec le groupe des jeunes gens de la cité (neoi) et a reçu le titre honorifique de « fils des jeunes gens », dont il est le seul bénéficiaire connu. Le titre de « philodoxos » qui lui est donné sur la base de la statue de sa femme Ammia, fille d'Attalos, est à rapporter à l'ensemble de ces générosités.
Adrastos a reçu un honneur exceptionnel à l'époque impériale : il a été autorisé à avoir une sépulture à l'intérieur de la cité, peut-être du fait de son titre de fondateur. Cela le place au même rang que des personnages particulièrement marquants de l'histoire d'Aphrodisias, comme Callicratès fils de Pythodoros à l'époque triumvirale et C. Iulius Zoilos à l'époque augustéenne. J. Reynolds a montré que le tombeau d'Adrastos n'était pas dans un gymnase, comme souvent, mais sur l'emplacement d'ateliers (« ergasteria ») : Adrastos a fait construire son monument sur ses propres ateliers pour éviter des dépenses à la cité, ce qui constitue un geste de générosité supplémentaire (2).
La famille d'Adrastos est relativement bien connue. Son père, Nicoteimos fils d'Artemidoros fils de Zenon Hiérax, a été gymnasiarque (MAMA 8, 483). Sa femme, Ammia fille d'Attalos fils de Pythéas, est, comme lui, une descendante de fondateurs et la fille ou la belle-fille d'une grande prêtresse, Tata ; Adrastos s'occupe d'ériger sa statue après un décret honorifique du Conseil, du peuple et de la gerousia (3). Sa petite-fille, Tatia Attalis fille d'Hypsiclès, a également été prêtresse des empereurs dans la première moitié du IIe siècle, et elle est enterrée avec lui à l'intérieur des murs de la cité.
Arbre généalogique :
Sources :
1/ IAph2007 12.308
l. 6-23 : υἱὸν νέων, ἄνδρα μέγαν φιλόπατριν καὶ φιλοπολείτην καὶ εὐεργέτην καὶ κτίστην γεγονότα διὰ προγόνων τοῦ δήμου, ἀρχιερατεύσαντα τῶν Σεβαστῶν, γυμνασιαρχήσαντα δὶς δρακτοῖς ἐλαίοις ἐπιρύτοις ἀνελ̣λιπῶς, στεφανηφορήσαντα δίς, ἀγωνοθετήσαντα τρίς, ἀγορ[α]ν̣ομήσαντα τετράκις, κτίστην, π̣ρεσβεύσαντα πλεονάκις [ὑπὲρ τ]ῆς πατρίδος, γενόμενον ἔ[κδι]κ̣ον δημοσίων πραγμάτων, [πε]ποιημένον ἑστιάσεις καὶ ἐπι[δό]σεις ἐκ τῶν ἰδίων πολυτελε[ῖς, διά] τε τὴν πρὸς τὴν πατρίδα διη[νεκῆ] εὔνοιαν καὶ διὰ τὴν πρὸς τοὺς̣ [νέ]ους φιλάγαθον διάθεσιν, ζῶντ[α] πρὸς ὑπόδειγμα ἀρετῆ[ς].
2/ IAph2007 11.16
l. 6-10 : Τά δε νῦν | [ἀ]γ̣ομένης βουλῆς προελθὼν Ἄδραστος καὶ ὑπάρχων καὶ | [ἐ]ν̣ τούτῳ φιλόπατρις καὶ μὴ βουλόμενος τῆς πόλεως πρό|[σ]ο̣δον μειοῦσθαι αἰρούμενος δὲ τὸ τῆς πόλεως ὠφέλιμον, | [ἡξ]ίωσεν μετατεθῆναι τὸν τόπον τῆς ἐνταφῆς ἐν τοῖς | [ἰδί]οις (ν) ἐργαστηρίοις (ν) αὑτοῦ.
3/ IAph2007 12.5
l. 12-16 : Ἀδράστου τοῦ | Νεικοτείμου τοῦ Ἀρ|τεμιδόρου τοῦ Ζήνω|νος Ἱέρακος, τοῦ στεφ|ανηφόρου καὶ φιλοδό{ξ}ου.
4/ IAph2007 12.4
l. 3-10 : [ Ἄδραστον Νεικο]|τείμ̣[ου τοῦ Ἀρτεμιδώρ]|ρου τ̣[οῦ Ζήνωνος Ἱέρα]|κ̣ος, ἄ[νδρα γένους πρώ]|του κ̣[αὶ συνεκτικότος]| τὴν π̣[ατρίδα] καὶ γενό]|μεν[ον]
Bibliographie :
Reynolds 1982 p. 95 et 164 ; Reynolds-Roueché 1992 p. 154 ; Reynolds 1996b.
Notes :
a Reinach l'appelle Adrastos Hiérax (1906 p. 144), de même que Chaniotis 2004 p. 411, mais Hiérax est bien au génitif à chaque fois ; c'est son père Neicoteimos ou son ancêtre Zenon qui porte ce surnom, et non Adrastos.
b Le style de son tombeau et la forme des lettres orientent vers le milieu ou le troisième quart du Ier siècle.
c Ce titre est très rare à Aphrodisias ; voir Reynolds 1981 p. 317-318, n°1 et 4. Il apparaît à Éphèse, à l'époque hellénistique (« ἀνδρὶ φιλοπολίτηι », I.Ephesos 1390). J. Reynolds note que ce terme insiste davantage sur le peuple comme bénéficiaire des générosités que philopolis ou philopatris, plus fréquents, qui insistent davantage sur la communauté politique (Reynolds 1981 p. 322).
d Adrastos est issu d'une famille de fondateurs ayant participé à l'obtention de la liberté dans les années 30 avant J.-C., mais il est également personnellement qualifié de « fondateur », ce qui est beaucoup plus rare à Aphrodisias à l'époque impériale. Cela doit être dû à une intervention particulièrement décisive d'Adrastos dont nous ne connaissons pas la nature.
b Le style de son tombeau et la forme des lettres orientent vers le milieu ou le troisième quart du Ier siècle.
c Ce titre est très rare à Aphrodisias ; voir Reynolds 1981 p. 317-318, n°1 et 4. Il apparaît à Éphèse, à l'époque hellénistique (« ἀνδρὶ φιλοπολίτηι », I.Ephesos 1390). J. Reynolds note que ce terme insiste davantage sur le peuple comme bénéficiaire des générosités que philopolis ou philopatris, plus fréquents, qui insistent davantage sur la communauté politique (Reynolds 1981 p. 322).
d Adrastos est issu d'une famille de fondateurs ayant participé à l'obtention de la liberté dans les années 30 avant J.-C., mais il est également personnellement qualifié de « fondateur », ce qui est beaucoup plus rare à Aphrodisias à l'époque impériale. Cela doit être dû à une intervention particulièrement décisive d'Adrastos dont nous ne connaissons pas la nature.
Mis à jour le 03/06/2010