N° 164 : Τι. Ἰούλιος Μηνογένης (Ti. Iulius Menogenès)
Datation : Caligula
Cité : Milet
Prêtrise : ἀρχιερεύς
Présentation :
Ti. Iulius Menogenès a été grand-prêtre deux fois. Son deuxième sacerdoce a eu lieu sous le règne de Caligula, au moment où la cité a obtenu la néocorie grâce à l'activité du grand-prêtre provincial Cn. Vergilius Capito, avant de la perdre à la mort de Caligula. T. Iulius Menogenès est cité à deux titres dans la célèbre inscription de Didymes en l'honneur de Caligula étudiée par Louis Robert en 1949 : il est grand-prêtre de la cité pour la deuxième fois et néocore du nouveau temple provincial de l'empereur. Il est donc impliqué dans le culte impérial à deux niveaux, ce que permet sans doute la nature particulière des temples néocores, qui sont des temples provinciaux mais dont l'entretien est assuré par des notables de la cité qui les accueille. Il occupe une position tout à fait différente des autres dignitaires mentionnés dans la dédicace à Caracalla et représentant les différentes cités d'Asie au moment de la concession de la néocorie à Milet, au sommet de la hiérarchie des cultes provincial et municipal.
Son implication dans la néocorie de Milet est une des formes prises par l'activité des prêtres civiques en faveur de leur cité. La néocorie confère en effet un prestige très recherché par les cités d'Asie. Si Milet doit essentiellement ce privilège à Cn. Vergilius Capito, le fait que Ti. Iulius Menogenès soit le premier néocore du nouveau temple indique probablement qu'il a lui aussi joué un rôle dans sa fondation ou, peut-être, que c'était un proche de Cn. Vergilius Capito. Le cumul des deux fonctions n'a en effet aucun caractère automatique et ne doit pas être interprété comme la marque d'un lien institutionnel entre le culte provincial et le culte civique : c'est à titre personnel que Ti. Iulius Menogenès exerce en même temps deux charges dans le culte des empereurs, à deux niveaux différents. L'hypothèse d'une responsabilité de Ti. Iulius Menogenès dans la néocorie de Milet expliquerait également qu'il ait été grand-prêtre deux fois : pour le premier sacerdoce, il a été désigné de façon tout à fait classique, mais le deuxième est lié à l'objectif de la néocorie.
Comme l'a montré P. Herrmann (1996), T. Iulius Menogenès a également été stéphanéphore à Sardes. Il porte le titre de nomothète, relativement rare et peut-être lié, selon l'hypothèse de L. Robert, à « l'adaptation des constitutions au profit de la tranquillité de l'ordre romain ». Nous ne savons pas si la famille de Menogenès était originaire de Sardes ou de Milet, ni dans laquelle des deux cités Menogenès a été nomothètea. La famille devait être implantée dans les deux cités, comme bien des membres de la couche supérieure des élites civiques asiatiques. Ti. Iulius Menogenès a d'ailleurs obtenu la citoyenneté dès le règne de Tibère, dont il porte le prénom.
Son implication dans la néocorie de Milet est une des formes prises par l'activité des prêtres civiques en faveur de leur cité. La néocorie confère en effet un prestige très recherché par les cités d'Asie. Si Milet doit essentiellement ce privilège à Cn. Vergilius Capito, le fait que Ti. Iulius Menogenès soit le premier néocore du nouveau temple indique probablement qu'il a lui aussi joué un rôle dans sa fondation ou, peut-être, que c'était un proche de Cn. Vergilius Capito. Le cumul des deux fonctions n'a en effet aucun caractère automatique et ne doit pas être interprété comme la marque d'un lien institutionnel entre le culte provincial et le culte civique : c'est à titre personnel que Ti. Iulius Menogenès exerce en même temps deux charges dans le culte des empereurs, à deux niveaux différents. L'hypothèse d'une responsabilité de Ti. Iulius Menogenès dans la néocorie de Milet expliquerait également qu'il ait été grand-prêtre deux fois : pour le premier sacerdoce, il a été désigné de façon tout à fait classique, mais le deuxième est lié à l'objectif de la néocorie.
Comme l'a montré P. Herrmann (1996), T. Iulius Menogenès a également été stéphanéphore à Sardes. Il porte le titre de nomothète, relativement rare et peut-être lié, selon l'hypothèse de L. Robert, à « l'adaptation des constitutions au profit de la tranquillité de l'ordre romain ». Nous ne savons pas si la famille de Menogenès était originaire de Sardes ou de Milet, ni dans laquelle des deux cités Menogenès a été nomothètea. La famille devait être implantée dans les deux cités, comme bien des membres de la couche supérieure des élites civiques asiatiques. Ti. Iulius Menogenès a d'ailleurs obtenu la citoyenneté dès le règne de Tibère, dont il porte le prénom.
Sources :
1/ I.Didyma 148
l. 6-8 : Τιβερίου Ἰουλίου, | Δημητρίου νομοθέτου υἱοῦ, Μηνογένους ἀρχιερέως | τὸ δεύτερον καὶ νεωκόρου τοῦ ἐν Μειλήτωι ναοῦ.
2/ I.Manisa 438
l. 1-2 : ἐπὶ στεφανηφόρου Μηνογένου, τοῦ Δημη|τρίου νομοθέτου.
Bibliographie :
Robert 1949 ; Holtheide 1983 p. 271 ; Herrmann, EA 27 (1996) p. 57-61.
Notes :
a P. Herrmann (art. cit. p. 59-60), a rassemblé les inscriptions et monnaies de Sardes qui peuvent être rapprochées de Ti. Iulius Menogenès. Ainsi, la série d'inscriptions en l'honneur de Menogenès fils d'Isidoros fils de Menogenès, ekdikos d'Asie à l'époque augustéenne (Sardis VII 1, 8) ; un « Menogeneion », Sardis VII 1, 17 l. 15).
Mis à jour le 19/03/2010