N° 236 : Μ. Aὐρήλιος Διάδοχος Τρυφωσιανὸς (M. Aurelius Diadochus Tryphosianus)
Datation : Deuxième quart du IIIe siècle après J.-C.
Cité : Thyatire
Prêtrise : ἀρχιερεὺς τῆς πατρίδος
Présentation :
M. Aurelius Diadochus Tryphosianusa a revêtu la même année les sacerdoces provincial et civique du culte impérial. Le cumul est assez courant, à Thyatire comme dans d'autres cités, mais M. Aurelius Diadochus Tryphosianus a en plus été autorisé par Sévère Alexandre à organiser des munera dans les deux villes avec des combats à armes effiléesb.
M. Aurelius Diadochus Tryphosianus a également été stratège sous Macrin (5), c'est-à-dire avant ses grandes-prêtrises, et président du Conseil à vie (1). Il a dû succéder dans cette charge au grand-prêtre d'Asie et de Thyatire M. Iulius Menelaus, qui était encore en vie lors de la visite de Caracalla en 215c. Ce personnage est un chevalier romain, mais aucune carrière équestre ne lui est connue.
Sa femme Aurelia Hermonassa a elle aussi été grande-prêtresse civique et deux fois grande-prêtresse provinciale – alors que son mari ne l'a été qu'une fois. Il faut sans doute supposer un premier mariage avec un autre asiarque, ou une grande-prêtrise exercée avec un frère ou un pèred. Ses sept prytanies avec sa famille et sa prêtrise héréditaire de la Tychè de Thyatire sont le signe de son appartenance à une famille éminente et très active de la cité. Son père Aurelius Athenaius a d'ailleurs été lui-même asiarque et néocore du temple provincial des empereurs. Par sa mère Flavia Priscilla, archiereia d'Asie et prytane, Aurelia Hermonassa est liée à une famille sénatoriale. Comme le souligne R. Van Bremen (1996, p. 128), les fonctions exercées par chacun des membres du couple sont équilibrées : en dehors des charges communes, Diadochus est boularque à vie et Hermonassa prêtresse de Tychè à vie.
Les descendants directs de M. Aurelius Diadochus Tryphosianus et d'Aurelia Hermonassa ne sont pas connus, mais le frère d'Aurelia Hermonassa, M. Aurelius Priscillianus, a été néocore d'Auguste. Il a un fils nommé M. Aurelius Priscillianus Saturninus. La famille reste donc active et influente pendant toute la première moitié du IIIe siècle.
M. Aurelius Diadochus Tryphosianus a également été stratège sous Macrin (5), c'est-à-dire avant ses grandes-prêtrises, et président du Conseil à vie (1). Il a dû succéder dans cette charge au grand-prêtre d'Asie et de Thyatire M. Iulius Menelaus, qui était encore en vie lors de la visite de Caracalla en 215c. Ce personnage est un chevalier romain, mais aucune carrière équestre ne lui est connue.
Sa femme Aurelia Hermonassa a elle aussi été grande-prêtresse civique et deux fois grande-prêtresse provinciale – alors que son mari ne l'a été qu'une fois. Il faut sans doute supposer un premier mariage avec un autre asiarque, ou une grande-prêtrise exercée avec un frère ou un pèred. Ses sept prytanies avec sa famille et sa prêtrise héréditaire de la Tychè de Thyatire sont le signe de son appartenance à une famille éminente et très active de la cité. Son père Aurelius Athenaius a d'ailleurs été lui-même asiarque et néocore du temple provincial des empereurs. Par sa mère Flavia Priscilla, archiereia d'Asie et prytane, Aurelia Hermonassa est liée à une famille sénatoriale. Comme le souligne R. Van Bremen (1996, p. 128), les fonctions exercées par chacun des membres du couple sont équilibrées : en dehors des charges communes, Diadochus est boularque à vie et Hermonassa prêtresse de Tychè à vie.
Les descendants directs de M. Aurelius Diadochus Tryphosianus et d'Aurelia Hermonassa ne sont pas connus, mais le frère d'Aurelia Hermonassa, M. Aurelius Priscillianus, a été néocore d'Auguste. Il a un fils nommé M. Aurelius Priscillianus Saturninus. La famille reste donc active et influente pendant toute la première moitié du IIIe siècle.
Arbre généalogique :
Sources :
1/ TAM V 2, 950
ἡ πατρὶς | Μ. Aὐρ. Διάδοχον ἱππικόν, τὸν | ἀρχιερέα τῆς Ἀσίας ναῶν τῶν | ἐν Περγάμωι καὶ ἀρχιερέα κατὰ | τὸν αὐτὸν καιρὸν τῆς πατρί|δος καὶ διὰ βίου βούλαρχον, τι|μηθέντα ὑπὸ τοῦ θειοτάτου | Aὐτοκράτορος Μ. Aὐρ(ηλίου) Σεουήρου | Ἀλεξάνδρου Σεβαστοῦ συνά|ψαι τὰ ἀρχιρεωσύνας τοῖς | ὀξέσιν ἐν ἑκατέραις ταῖς πό|λεσιν, φιλοτιμησάμενον | ἐνδόvξως καὶ μεγαλοφρόνως, | ἄνδρα ἐπὶ ἤθεσι καὶ ἐπιεικείαι | καὶ τῆι πρὸς τὴν πατρίδα | εὐνοίαι διαπρέποντα.
2/ TAM V 2, 954
ἡ πατρὶς | Aὐρηλίαν Ἑρμώνασσαν, τὴν | διὰ βίου ἱέρειαν τῆς Τύχης τῆς | πόλεως καὶ ἑπτάκι πρύτανιν | μετὰ τοῦ γένους καὶ δὶς ἀρχιε|ρείαν τῆς τε Ἀσίας καὶ τῆς πατρί|δος, θυγατέρα Aὐρ(ηλίου) Ἀθηναίου | ἀσιάρχου καὶ νεωκόρου καὶ πρυ|τάνεως καὶ ῥήτορος, καὶ Φλα(ουίας) | Πρεισκίλλης ἀρχι̣ερείας δὶς τῆς | Ἀσίας καὶ πρυτάνεως, γυναῖκα | Aὐρηλίου [Δι]αδόχου ἱππικοῦ, | ἀσιάρχου καὶ ἀρχιερέως κατὰ | τὸν αὐτὸν καιρὸν τῆς πατρί|δος καὶ διὰ βίου βουλάρχου, τὴν | σώφρονα καὶ φίλανδρον καὶ | φιλόπατριν.
3/ TAM V 2, 951 (IGR 4, 1231)
[---υἱὸν] Μ. Aὐρ(ηλίου) Διαδόχο[υ ἱππικοῦ, ἀρχιερέως | Ἀσίας ναῶν τῶν] ἐ̣ν Περγάμῳ καὶ ἀ[ρχιερέως κατὰ τὸν αὐ|τὸν καιρὸν τῆς πα]τρίδος καὶ Aὐρ(ηλίας) Ἑρ[μωνάσσης τῆς διὰ | βίου ἱερείας τῆ]ς̣ Τύχης καὶ δὶς ἀ̣ρ[χιερείας τῆς Ἀσίας].
4/ TAM V 2, 952 (IGR 4, 1232)
Ἀγαθῆι τύχηι. | Ἡ κρατίστη βουλὴ Μ. | Aὐρ(ήλιον) Διάδοχον Τρυφω|σιανὸν ἱππικόν, υἱὸν | Μ. Aὐρ(ηλίου) Μοσχιανοῦ β᾽ | Ἀλεξάνδρου πρυτάνε|ως καὶ Aὐρ(ηλίας) Τρυφώ|σης ἡρωίδος πρυτάνε|ως, στρατηγήσαντα | ἁγνῶς.
5/ BMC Lydia 312 n°110
ἐπὶ στρ(ατηγοῦ) Μ. Aὐρ(ηλίου) Διαδόχου ἱππικοῦ, Θυατειρηνῶν.
Bibliographie :
Robert, Gladiateurs, p. 219 et 275 ; Rossner 1974 p. 118 ; Quass 1982 p. 204 ; Halfmann 1982 p. 630-631 ; Kearsley 1986 p. 188 ; Campanile 1994 p. 24 et p. 64-65 n°47b et 47c (Aurelius Diadochus) ; Van Bremen 1996 p. 128 et p. 330 n°2 ; Engelmann 2000 p. 173-175 ; Nawotka 2000 p. 84 n°67. ; Weiss 2002 p. 242-244 ; Puech 2002 p. 150-153 ; Carter 2004 p. 49-51.
Notes :
a Le nom complet n'apparaît que dans une inscription. Il est couramment appelé M. Aurelius Diadochus.
b Sur ce point, voir le résumé de la discussion dans Carter 2004, loc. cit. : l'autorisation de l'empereur ne peut porter sur le cumul des deux fonctions, qui est banal, mais sur le type de combat, particulièrement dangereux. Pour S. Friesen, l'autorisation impériale prouve que l'asiarque n'était pas tenu d'organiser des jeux, donc qu'il ne s'agit pas de la même fonction que celle de grand-prêtre d'Asie ; H. Engelmann et P. Weiss ont bien montré que, dans ce cas comme dans les autres, les deux titres sont équivalents. D. Magie (1950 p. 690 et 1558) met en relation l'autorisation de Sévère Alexandre avec le souvenir du passage de Caracalla dans la cité et émet l'hypothèse qu'Aurelius Diadochus a en outre été impliqué dans l'instauration d'un concours isélastique à Thyatire sous Élagabal (IGR 4, 1251). Cette reconstitution, quoi que possible, nous semble un peu forcée.
c Nawotka 2000 p. 68, souligne que l'existence d'une boularchie viagère est exceptionnelle : en règle générale, il s'agit d'une fonction annuelle.
d Pour R. Kearsley, cela prouve que la grande-prêtresse provinciale pouvait exercer le sacerdoce seule. Mais comme l'a montré M. D. Campanile, l'extrême rareté des cas où la grande-prêtresse d'Asie ne peut pas être liée à un asiarque ne justifie pas une telle conclusion.
e Voir aussi I.Ephesos 3057 et Puech 2002 p. 151-153 sur son activité oratoire dans le cadre du koinon. Il a reçu la citoyenneté éphésienne.
b Sur ce point, voir le résumé de la discussion dans Carter 2004, loc. cit. : l'autorisation de l'empereur ne peut porter sur le cumul des deux fonctions, qui est banal, mais sur le type de combat, particulièrement dangereux. Pour S. Friesen, l'autorisation impériale prouve que l'asiarque n'était pas tenu d'organiser des jeux, donc qu'il ne s'agit pas de la même fonction que celle de grand-prêtre d'Asie ; H. Engelmann et P. Weiss ont bien montré que, dans ce cas comme dans les autres, les deux titres sont équivalents. D. Magie (1950 p. 690 et 1558) met en relation l'autorisation de Sévère Alexandre avec le souvenir du passage de Caracalla dans la cité et émet l'hypothèse qu'Aurelius Diadochus a en outre été impliqué dans l'instauration d'un concours isélastique à Thyatire sous Élagabal (IGR 4, 1251). Cette reconstitution, quoi que possible, nous semble un peu forcée.
c Nawotka 2000 p. 68, souligne que l'existence d'une boularchie viagère est exceptionnelle : en règle générale, il s'agit d'une fonction annuelle.
d Pour R. Kearsley, cela prouve que la grande-prêtresse provinciale pouvait exercer le sacerdoce seule. Mais comme l'a montré M. D. Campanile, l'extrême rareté des cas où la grande-prêtresse d'Asie ne peut pas être liée à un asiarque ne justifie pas une telle conclusion.
e Voir aussi I.Ephesos 3057 et Puech 2002 p. 151-153 sur son activité oratoire dans le cadre du koinon. Il a reçu la citoyenneté éphésienne.
Mis à jour le 28/05/2010